Le Tôhoku opalin – Hiver

La région du Tôhoku est réputée pour ses hivers rigoureux mais le mois de Février est souvent synonyme d’adoucissement. Ainsi, cela permet de profiter de la beauté de la nature qui, recouverte par les flocons, semble figée pour l’éternité. Notre contenu hiver est le plus long et permet de couvrir une grande partie des incontournables de la saison. Parcourez les montagnes gelées à bord d’une autoneige, admirer les singes baigneurs de Nagano, prenez part au festival des igloos de Yokote, visitez l’ancienne capitale de Kyoto… Sans oublier de contempler le Mont Fuji, drapé de son costume immaculé.
(日程:2020年●月●日~2020年●月●日の13日間)

Jour 1 : Le Mont Zao dans son manteau blanc

Pour ce premier jour de visite, faites la découverte de la forêt de jyuhyô sur le flanc du Mont Zao. En japonais, le jyuhyô désigne un paysage composé d’arbres emprisonnés par le froid de tel manière qu’il n’existe pas d’équivalent dans la langue de Molière pour les décrire. Si les conditions météorologiques le permettent, nous monterons à bord d’une autoneige pour s’approcher des structures de glace formé par les conifères saisis par le givre avec virtuosité. Complétez la journée par la visite d’une fabrique de saké. Vous apprendrez ainsi l’historique et les techniques utilisées pour fermenter cet alcool dont la fabrication a commencé au Japon il y a plus d’un millénaire. La qualité du saké dépend du savoir-faire de l’artisan, du raffinement du grain et de la pureté de l’eau utilisée pour la fermentation. Cet alcool de riz est, un peu à la manière du vin pour la cuisine française, le complice incontournable de la gastronomie japonaise.

Jour 2 : L’archipel de Matsushima

« Nihon-sankei ». Cette appellation ne vous dit peut-être rien mais elle est pourtant grandement évocatrice pour les Japonais. En effet, c’est le titre par lequel les locaux désignent les trois plus beaux paysages de leur pays. Les îles de Matsushima sont honorées de ce label et chacune d’entre elles à son nom, sa typologie, son histoire, son anecdote… Néanmoins, elles ne sont pas l’unique attraction de la ville puisque le lieu compte également un immense patrimoine historique remarquablement bien entretenu. La visite de Matsushima sera également l’occasion de découvrir l’artisanat du kokeshi. L’origine de ces petites statuettes remontent à l’ère Edo. Elles renferment bien des secrets que vous découvrirez aux côtés d’artisans locaux peaufinant leur art depuis plus d’un demi-siècle.

Jour 3 : L’ancienne cité d’or de Hiraizumi

Durant l’ère Heian, sous la juridiction du clan Fujiwara, la ville de Hiraizumi connut un âge d’or allant jusqu’à rivaliser avec la capitale de Kyoto, puis tomba dans l’oubli à la manière de l’Atlantide. Contrairement à l’île imaginée par Platon durant l’Antiquité, les archéologues ont attesté de la grandeur de la cité dans le passé. Certains bâtiments ont été reconstitués et l’UNESCO a même classé la ville au patrimoine mondiale après la certification du lieu comme étant la seule tentative de reproduction avérée de la Terre Sainte bouddhique. Bien après la fin de son hégémonie culturelle et économique, la cité devint le théâtre de la virtuosité lyrique de Bashô. Contempler la nature reprendre ses droits sur ce que l’Homme avait bâtît avec tant de somptuosité, inspira à Bashô un sentiment de forte mélancolie qu’il retranscrit dans un poème devenu un de ses principaux chefs-d’œuvre.

Jour 4 : Le festival de la neige de Yokote

Sur le chemin de Hiraizumi jusqu’à Yokote, faites un saut à la source thermale de Hanamaki. Les adeptes de thermes curatifs de tout le pays y affluent pour prévenir toutes sortes de maux. Pour ce qui le souhaite, une rapide baignade est possible pour profiter des éléments naturelles actifs bénéfiques pour la santé présent dans l’eau des thermes. Continuez ensuite vers Yokote pour participer à la fête de la neige. Depuis plus de 450 ans, pour fêter le nouvel an de l’ancien calendrier lunaire asiatique, les habitants de la région bâtissent des igloos haut de trois mètres dans lesquels ils viennent s’abriter. Ce rituel était surtout une occasion de resserrer les liens sociaux entre les différents membres de la communauté. Ainsi, comme les ancêtres des locaux, prenez place dans ces abris de neige appelés kamakura et partagé la collation traditionnelle : le mochi, petite pâtisserie confectionnée à partir d’une pâte de riz, agrémenté d’une coupe d’amazake : une boisson sucrée légèrement alcoolisé consommé au Japon depuis l’époque médiévale.

Jour 5 : Le village des samouraïs

Durant l’époque féodale du Japon, les familles de la classe guerrière noble se regroupaient et vivaient dans des quartiers dont certains ont été préservés. Kakunodate en est l’exemple le plus parfait. Du château, autrefois ardemment protégé, il ne reste même plus la moindre trace si ce n’est la colline sur laquelle il se dressait. Cependant, certaines des grandes maisons guerrières que comptait le village sont ouvertes au public et vous pourrez y admirer les armes, les armures, les casques et différents objets authentiques de l’époque. Finissez la journée par une rapide visite des thermes de Tamagawa puis dirigez vous vers votre ryokan, auberge japonaise traditionnelle. Les bains de Nyûtô, enrobé d’un voile nacré ont des vertus nourrissantes pour la peau et sont réputé pour offrir une seconde jeunesse à l’épiderme de ses baigneurs.

Jour 6 : Le mausolée du premier Shogun Tokugawa

Depuis votre ryokan, rejoignez la ville de Morioka où passe la ligne de Shinkansen. Montez à bord de celui-ci puis rejoignez le parc naturel et historique de Nikko. Parmi les nombreux trésors que renferment la zone, le Toshogu est probablement le plus symbolique. Ce sanctuaire est le mausolée de Tokugawa Ieyasu, le fondateur de la dynastie shogunale des Tokugawa ayant bâtit la ville d’Edo qui n’est autre que l’ancêtre de Tokyo. Ainsi, les fidèles du défunt Shogun ont fait bâtir un sanctuaire aux décorations somptueuses dans lequel pourrait reposer son âme déifiée. La proximité avec la gare d’Omiya nous assurera une très bonne connexion pour rejoindre Nagano dès le soir-même et ainsi profiter au maximum de la journée du lendemain haute en couleur.

Jour 7 : Nagano et ses singes baigneurs

Démarrez la journée avec la visite du temple majeur de la région : le Zenkôji, réputé pour avoir permis le développement de Nagano. Le Zenkôji a toujours été très populaire à travers le pays et notamment par les femmes car celui-ci, et même durant une époque le Bouddhisme était réservé aux hommes, acceptait la venue de femmes pieuses en provenance de tout le pays. Dans le sous-sol du bâtiment principal se trouve un couloir étroit et sombre symbolisant le chemin à parcourir pour parvenir à l’illumination, à l’épiphanie bouddhique. Au fond de celui-ci se trouve la clé de la sagesse qui, selon les croyances, confère une protection contre le mauvais œil à quiconque la touchera. La suite de la visite se déroulera dans les montagnes de la région et plus précisément dans les vallonnements de Jigoku-dani. Au cœur de la vallée, perchée dans les reliefs, on trouve de nombreuses sources thermales vivifiantes qui étaient dans le passé des moyens de subsistances pour les locaux. En hiver, les lieux offrent un spectacle exceptionnel ayant déjà fait le tour du monde. En effet, c’est ici dans la vallée de Jigoku-dani que l’on trouve les singes endémiques du Japon, les nipponzaru, qui ont adopté des comportements humains au fil des siècles. Les primates viennent se réchauffer en se baignant dans les bains thermaux pour le grand plaisir des touristes et des locaux.

Jour 8 : Gokayama, capitale de l’artisanat

Un véhicule privatisé vous sera affrété pour rejoindre la gare de Iiyama pour prendre le Shinkansen. La journée sera placée sous le signe de l’artisanat où vous pourrez tout d’abord faire connaissance avec le imono, l’artisanat de fonte traditionnel de Toyama. Un artisan vous expliquera de quelle manière était fondu le métal à l’époque et vous pourrez vous-mêmes faire l’expérience du imono en confectionnant votre propre presse-papier de fonte. A Gokayama, rendez-vous dans une fabrique de washi, le papier japonais traditionnel. On retrouve ce washi sur les carreaux des portes coulissantes japonaises et sur toutes sortes d’objets du quotidien d’avant-guerre. La région de Gokayama a toujours été reconnu comme un producteur de washi de qualité et, pour l’anecdote, les habitants de la région payaient leurs impôts en washi durant l’époque féodale. En plus de son artisanat d’exception, la ville est célèbre pour ses maisons au toit de chaume. Vous pourrez d’ailleurs opter pour une nuit chez l’habitant dans l’une d’entre elles.

Jour 9 : Les maisons en toit de chaume de Shirakawa-gô

Partez de Gokayama pour rejoindre le village de Shirakawa-gô. Ce village est probablement le village aux toits de chaume le plus célèbre du pays et ses habitants sont de fervents défenseurs de leurs anciennes traditions. En effet, ce sont les habitants de Shirakawa-gô qui ont enclenché les démarches auprès de l’UNESCO et qui se sont battus pour que leur village soit admis au patrimoine mondial. Rejoignez ensuite la ville de Takayama, surnommée ‘la petite Kyoto’ par les Japonais pour ses rues typiques rappelant celle de Gion. Profitez ainsi des rangées de maisons en bois typiquement japonaises qu’offre notamment la rue Sanmachi. Vous y retrouverez la même ambiance qu’à Kyoto mais avec une sérénité et un certain flegme qui fait tout le charme de Takayama. En fin de journée, quittez finalement les contrées champêtres pour rejoindre une zone plus urbanisée où vous passerez la nuit dans la ville de Nagoya.

Jour 10 : Kyoto, l’ancienne capitale flamboyante

Sur le chemin de Nagoya à Kyoto, arrêtez-vous un instant dans la ville de Hikone. Profitez de ce moment pour y admirer son château, chef d’œuvre de l’architecture japonaise classé Trésor National. En raison des catastrophes naturelles et différentes guerres qui ont fait rage au Japon durant des siècles. Rares sont les édifices d’origine ; le château de Hikone est l’un d’entre eux. Après avoir déjeuné, commencez votre visite de Kyoto par le temple Kiyomizu-dera, le temple de l’eau pure, et son bâtiment construit à flanc de colline. Partez ensuite arpenter les rues typiques de Ninensaka et Sannenzaka. Ces chemins desquels émane une atmosphère d’antan seront une transition vers le quartier de Gion sur lequel ils débouchent. Les voyageurs les plus chanceux ont la chance de voir passer discrètement des maiko, les apprentis geishas, sur ses rues pavées. Serez-vous l’un d’entre eux ?

Jour 11 : Le pavillon d’or et autres trésors de Kyoto

Commencez par le pavillon d’or, édifié sous les ordres d’Ashikaga Yoshimitsu, chef de guerre ayant érigé la classe guerrière japonaise à son apogée. Il ne neige que très rarement à Kyoto. La photo ci-dessous est donc une image extrêmement rare du pavillon d’or. Serez-vous assez chanceux pour capturer le pavillon d’or dans son manteau opalin ? Poursuivez en admirant le Ryôanji, ancienne demeure aristocratique durant l’ère Heian et reconvertie en temple zen au milieu du XVe siècle. La pièce maîtresse du temple est sans aucun doute son jardin de pierre, plus célèbre encore que le temple lui-même. Après le déjeuner, profitez du quartier Arashiyama et son ambiance dépaysante. Vous y trouverez plusieurs temples célèbres (tels que le Tenryûji et le Gyouji) ainsi qu’une bambouseraie. Le quartier en lui-même dégage une atmosphère typique et charmante grâce à ces petites boutiques, ses pousse-pousse etc.

Jour 12 : L’éclatant Mont Fuji

Depuis Kyoto, partez pour le littoral pour admirer Miho no Matsubara, un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Ici, au large du Pacifique, sur la plage de Miho, vous aurez une vue imprenable sur le Mont Fuji. Au-delà de son panorama, l’endroit est célèbre car la plage donne directement sur une forêt de pins, théâtre de légende depuis des générations. Votre guide saura vous les conter. Aujourd’hui, la ville est mondialement connue pour son artisanat d’exception : le Yosegi-zaiku. Ces boîtes traditionnelles en bois nécessitent une combinaison unique pour s’ouvrir et les Japonais, lorsqu’ils se rendent à Hakone, n’oublient pas d’en ramener à leurs proches. Vous aurez une démonstration offerte par un ébéniste local qui vous expliquera les secrets de la marqueterie local à Hatajuku. *Lorsque la météo est clémente, Hakone offre une belle vue sur le Mont Fuji.

Jour 13 : Tokyo, capitale tentaculaire

Plus loin dans la vallée, le musée Chôkokunomori saura ravir les amateurs d’art contemporain. En effet, le musée fût créé en 1969 et devint à l’occasion le premier musée en plein air au pays du soleil levant. Celui-ci renferme des œuvres de nombreux artistes Japonais et étrangers tels que Pablo Picasso ou Taro Okamoto pour les plus célèbres. Au-delà de son capital culturel, le musée est également une tentative réussie de faire coexister l’art contemporain et la nature dans un cadre pittoresque. Une fois à Tokyo, prenez le bateau et accostez sur l’île entièrement artificiel d’Odaiba. Vous pourrez notamment y admirer un panorama de nuit époustouflant qui n’a rien à envier aux autres métropoles du monde. Paraîtrait-il que la capitale nippone prendrait des airs de New York une fois la nuit tombée… Ce n’est qu’un aurevoir, sayônara ! *Nous vous guiderons si vous souhaitez visiter Tokyo quelques jours supplémentaires