Le Tôhoku sous les sakura

La saison des cerisiers en fleur occupe une place primordiale dans la société japonaise. Le bourgeonnement des sakura symbolise pour eux le renouvellement, le commencement d’un nouveau cycle de vie. Ils se rejoignent ainsi sous les cerisiers pour faire le hanami, la contemplation des pétales. Sillonnez la région du Tôhoku et visitez les plus beaux sites de la région sublimés par leur couleur printanière. Apprenez à apprécier l’artisanat, les traditions, l’architecture locale, tout en vous laissant imprégner par le sentiment de renouvellement qui accompagne cette période de fête au Japon.

Jour 1 : Découverte des arts et coutumes traditionnelles avec la population locale

« C’est comme si l’âme du Japon s’était couchée sur le papier d’elle-même, dans toute sa profondeur » : voilà comment ses pairs considèrent le travail de Bashô, père fondateur du haiku, la poésie japonaise traditionnelle. La visite du Yamadera, le temple niché dans les montagnes, vous permettra de découvrir l’univers du haiku auprès d’un guide local. Vous apprécierez l’atmosphère particulière du lieu qui inspira et permis à Bashô de capturer la fugacité de la nature pour la retranscrire dans son art. Son poème de Yamadera est d’ailleurs considéré par les Japonais comme l’un de ses plus beaux chefs d’œuvre. La deuxième découverte de la journée se fera dans la petite ville de Tendô, devenu la Mecque du shogi, le jeu d’échec traditionnel japonais. Les mots manqueraient pour décrire l’immense engouement que suscite ce jeu chez les Japonais. Les champions surdoués de shogi sont considérés comme des héritiers du passé et glorifiés par la population. Là encore, des locaux seront présents pour échanger et vous permettre d’assimiler les bases du jeu. La fin de journée se déroulera à Kaminoyama-onsen et sa station thermale où vous passerez la nuit dans une auberge traditionnelle japonaise : le ryokan. Les bains, datant de près de six siècles feraient, paraît-il, l’effet d’un élixir de jouvence. Son eau, légèrement alcaline et d’une pureté absolue, est si douce qu’elle conviendrait même aux nouveau-nés. Les bains, surnommés « Termes de Beauté » par les locaux, laissent la peau hydratée et raffermie.

Jour 2 : L’archipel de Matsushima

« Nihon-sankei ». Cette appellation ne vous dit peut-être rien mais elle est pourtant grandement évocatrice pour les Japonais. En effet, c’est le titre par lequel les locaux désignent les trois plus beaux paysages de leur pays. Les îles de Matsushima sont honorées de ce label et chacune d’entre elles à son nom, sa typologie, son histoire, son anecdote… Néanmoins, elles ne sont pas l’unique attraction de la ville puisque le lieu compte également un immense patrimoine historique remarquablement bien entretenu. La visite de Matsushima sera également l’occasion de découvrir l’artisanat du kokeshi. L’origine de ces petites statuettes remontent à l’ère Edo. Elles renferment bien des secrets que vous découvrirez aux côtés d’artisans locaux peaufinant leur art depuis plus d’un demi-siècle.

Jour 3 : L’ancienne cité d’or de Hiraizumi

Durant l’ère Heian, sous la juridiction du clan Fujiwara, la ville de Hiraizumi connut un âge d’or allant jusqu’à rivaliser avec la capitale de Kyoto, puis tomba dans l’oubli à la manière de l’Atlantide. Contrairement à l’île imaginée par Platon durant l’Antiquité, les archéologues ont attesté de la grandeur de la cité dans le passé. Certains bâtiments ont été reconstitués et l’UNESCO a même classé la ville au patrimoine mondiale après la certification du lieu comme étant la seule tentative de reproduction avérée de la Terre Sainte bouddhique. Bien après la fin de son hégémonie culturelle et économique, la cité devint le théâtre de la virtuosité lyrique de Bashô. Contempler la nature reprendre ses droits sur ce que l’Homme avait bâtît avec tant de somptuosité, inspira à Bashô un sentiment de forte mélancolie qu’il retranscrit dans un poème devenu un de ses principaux chefs-d’œuvre.

Jour 4 : Le village des samouraïs

Durant l’époque féodale du Japon, les familles de la classe guerrière noble se regroupaient et vivaient dans des quartiers dont certains ont été préservés. Kakunodate en est l’exemple le plus parfait. Du château, autrefois ardemment protégé, il ne reste même plus la moindre trace si ce n’est la colline sur laquelle il se dressait. Cependant, certaines des grandes maisons guerrières que comptait le village sont toujours habitées tandis que d’autres ont été transformées en musée. Dans les maisons ouvertes au public, vous pourrez admirer les armes, les armures, les casques et différents objets authentiques de l’époque. Grâce à la visite de ces habitations prodigieusement préservées, il est très facile de s’imaginer l’atmosphère et la vie quotidienne de l’époque… *le village des samouraïs de Kakunodate est particulièrement célèbre pour la beauté de ses cerisiers sublimant l’immersion dans le lieu

Jour 5 : Cure thermale et les cerisiers du château de Sannohe

es Japonais ont un rapport particulier à la nature car ils ont pleinement conscience de ce qu’elle leur prend mais également de ce qu’elle leur donne. Parmi ces offrandes, la beauté des paysages et les vertus de l’eau thermale qui coule dans leur sol. A Tamagawa, au cœur d’une nature presque intacte, on trouve la source thermale la plus puissante du pays, avec près de 10 tonnes d’eau à ébullition déversées chaque minute. Les Japonais y affluent de tout le pays pour profiter de la barytine présente autour et dans l’eau. Ce minéral extrêmement rare émet des rayonnements qui ont une multitude d’effets très positifs sur l’organisme. Rendez-vous à Sannohe pour visiter le château de la ville et ses alentours. Les Japonais viennent pique-niquer en famille dans le parc sous les cerisiers. Faites ainsi l’expérience d’un véritable hanami au cœur de la population locale. Clôturer ensuite la journée par la visite de la ville voisine de Hachinohe avec son île aux mouettes et son quartier d’izakaya, les bars traditionnels japonais.

Jour 6 : Expérience du onsen et patrimoine culturel à Aomori

Vous arriverez dans la ville d’Aomori pour le déjeuner où vous pourrez comparer le cidre français et japonais. En effet, la pomme est la spécialité de la région et le cidre qui sort de ses cuves font la fierté des habitants. Découvrez l’art typiquement japonais du Nebuta. Ces constructions flamboyantes reproduisant des scènes mythologiques sont le fruit du travail de quelques artisans qui se transmettent leur savoir-faire de génération en génération. Au musée Wa-Rasse se trouve plusieurs chars Nebuta et vous en apprendrez plus sur l’histoire et le mode de fabrication de ces œuvres. En 1998, ont démarré des recherches archéologiques suite à la découverte historique faite à Sannai-Maruyama. En effet, il s’est avéré que plusieurs millénaires avant l’âge de la sédentarisation, une communauté autonome d’Hommes sédentaires s’étaient formées là-bas. Vingt ans plus tard, grâce à l’apport de nombreuses technologies de pointe et au labeur de plusieurs corps de métiers, les recherches, très fructueuses, ont permis d’en savoir plus sur ce village. Une reconstitution de taille réelle est même sur pied.